C’est avec un grand plaisir, Madame et un honneur que j’écris ce texte sur vous aujourd’hui. Madame Veil, féministe du XXIème siècle, vous allez continuer le combat mené par une grande figure littéraire connue à travers ses thèses sur la condition féminine. Est-ce un hasard si vous portez le même prénom que Simone de Beauvoir qui un siècle plus tôt donnait ses positions sur la maternité et sur le statut social des femmes ? Auprès de la jeunesse, vous incarnez Madame Veil, l’une des figures politiques françaises les plus populaires. Votre parcours de combattante, de militante et votre grand charisme ne peuvent que susciter l’admiration.

En effet, dès votre enfance, il vous a fallut lutter. Tout d’abord, lorsque votre père a perdu le droit d’exercer son métier d’architecte, contraignant votre mère à quémander de la nourriture. Puis ce fut la honte, l’humiliation vous obligeant à vous faire appeler Jacquier, ‘’Jacob’’ ayant une consonance trop judaïque. A l’âge de seize ans, vous vous retrouvez déportée dans le sinistre camp d’ Auschwitz-Birkenau, un camp d’extermination nazi. Alors, vous êtes séparée de votre père et de votre frère que vous ne reverrez jamais plus. Avec votre joli teint et vos magnifiques yeux verts, vos bourreaux ont du vous faire vivre l’enfer. Ces épreuves terribles vous ont endurcies…Ce qui vous a sauvé, c’est ce courage, cette force de caractère, cet instinct de survie mais aussi votre intelligence. Vous auriez pu vous enfermer dans la haine et la rancœur, mais non, vous avez su ouvrir votre cœur à Antoine qui aura partagé votre vie durant soixante longues années et qui s’est éteint le 12 avril 2013.

Rescapée de la Shoah, vous franchissez encore une étape avec brio .Votre parcours dans la magistrature « n’est pas de tout repos » comme le souligne Jean d’Ormesson. En effet, vous êtes juive, mariée, et mère de trois enfants. Mais là encore, vous êtes capable d’être sur tous les fronts. Madame Veil, vous êtes avant tout