Emigrés africains et développement
A l’aide des documents ci-joints et de vos connaissances personnelles, vous répondrez à la question suivante : Les émigrés des pays du tiers monde contribuent-ils au développement économique de leur pays ?
Document 1 :
Le modèle néo- classique à deux secteurs proposé par Lewis (1954) et formalisé par Ranis et Fei (1961) a longtemps dominé la littérature consacrée au phénomène migratoire. Lewis explique le développement par la coexistence de deux secteurs, l’un traditionnel qui, pour des raisons démographiques (natalité) et structurelles (sous- emploi rural), bénéficie d’un surplus de main d’œuvre à l’origine d’une offre illimitée de travail ; l’autre industriel qui absorbe ce surplus car la productivité marginale y est positive et croissante du fait de l’accumulation du capital et du progrès technique. Le départ des travailleurs est alors positif pour le premier secteur car il contribue entre autres choses à réduire le chômage qui y prévaut. A l’aune de cette théorie et en extrapolant ses implications à l’échelle des migrations internationales, le départ d’une partie de la main d’oeuvre devrait par conséquent avoir un impact positif sur le marché du travail des pays d’origine, lesquels placent bien souvent la pression démographique et foncière au premier rang de leurs préoccupations. Ainsi les départs permettent d’atténuer la concurrence liée à la recherche d’emploi et, partant, d’élever les taux de salaire. A ce titre, les migrations de travailleurs constituent un facteur de convergence des revenus entre pays et activent le processus de rattrapage économique des régions d’émigration.
Document 2 :
Du point de vue africain, la question importante est celle de savoir si, comme l’affirment les membres du collectif des députés maliens, les émigrés contribuent effectivement au développement économique de leurs pays. S’agissant des travailleurs généralement non qualifiés originaires de Kayes installés en France,