enfance alexandre II
Dans son enfance, il est baigné des convictions et de l'esprit réactionnaires qui prédominent dans les milieux dirigeants de la Sainte-Alliance. Après l'échec de l'insurrection décabriste le 14 décembre 1825 et durant les trente années où il est le prince héritier, l'atmosphère de Saint-Pétersbourg n'est guère favorable au développement intellectuel ni à l'innovation politique. Le gouvernement décourage la liberté de pensée et l'initiative personnelle. La censure est très sévère et toute critique des autorités considérée comme un crime.
Dès l'âge de six ans, on a confié son éducation au capitaine Karl Karlovitch Mörder, ancien combattant des guerres de 1805 et de 1807 qui s'efforce d'inculquer à son jeune élève le courage et la discipline militaire1. Plus tard, sous la supervision du poète libéral Vassili Joukovski, il reçoit l'éducation stricte que tous les jeunes Russes de bonne famille reçoivent : une solide culture générale et surtout une maîtrise de plusieurs langues européennes : russe2, polonais, français, anglais, allemand3… Prince athlétique et cultivé, aux idées libérales et germanophiles, il n'éprouve cependant aucun intérêt pour les affaires militaires, au grand regret de son père.
En 1837, il entreprend deux « voyages d'étude », le premier, de sept mois, l'emmène dans la Russie d'Europe. Il rentre à Saint-Pétersbourg le 10 décembre 18374. Le second en Europe occidentale se déroule en 1838. Alexandre embarque le 29 mai 1838 pour la Suède1. Le périple se