enfance sarraute
L'œuvre Enfance de Nathalie Sarraute peut être considéré comme une autobiographie, en ce qu'elle est composée de souvenirs de l'auteur.
Cependant, Nathalie Sarraute refusait de classer son livre dans l'armoire fermée des autobiographies. Elle pensait que son livre n'en était pas une. D'ailleurs, pour elle, une autobiographie, «c’est toujours très partial, enfin, moi, je n’y crois jamais. Ce qui m’intéresse toujours quand je lis les vraies autobiographies, c’est de voir ''ah bon c’est comme ça qu’il voulait qu’on le voit.''» Son but n'est donc pas de décrire ses souvenirs avec objectivité, mais bien de les questionner et de tenter comprendre ses propres ressentis.
Nous allons tenter de montrer que l'on peut trouver dans cette œuvre des aspects poétiques, théâtrales et fictionnels, et ainsi de se convaincre du mélange des genres qui est à l'œuvre tout au long du livre, ce qui permettra de confirmer ce que l'auteur pense de son roman.
Poésie :
Il y a bien dans Enfance certains éléments que l’on peut clairement identifier comme poétiques.
En effet, on peut dire que contrairement à ce que l’on pourrait attendre d’une autobiographie classique, Nathalie Sarraute ne tente pas de rendre compte de manière exhaustive et objective des évènements. Il s’agit pour elle de choisir les évènements marquants (et non pas important) qui se sont produits pendant son enfance. Elle ne peut pas raconter les événements comme ils sont sans que ceux-ci perdent de leur intérêt, car ce qui importe, c’est le ressenti, et non les faits. L’auteur ne doit donc ni tout raconter, ni raconter les choses comme elles sont réellement: « ils [les souvenirs] n’étaient pas faits pour moi, ils m’étaient juste prêtés, je n’ai pu en goûter que des parcelles … » p.32.
L’auteur doit donc bien à la fois s’extraire et se rapprocher de ses souvenirs : elle doit retrouver ses impressions et être capable de les énoncer de manière à ce qu’ils soient