Engagement politique
Remarques préliminaires Pas d’interrogation, pas de question, explicites du moins. Le sujet ressemble à une question de cours. A priori, il s’agit donc d’étudier cette notion sous tous ses aspects. Le premier piège de ce sujet réside en fait dans la définition de l'engagement politique, un terme très largement usité, mais flou, d’où, plus que jamais, l’importance de l’introduction qui déterminera avec précision de quoi on va parler. Qu'est-ce que l'engagement ? En quoi est-il « politique » ? Une autre difficulté tient au fait qu’il est tentant d’analyser plutôt son évolution, et donc de traiter un sujet de la forme suivante qui est aussi le titre d’un article de Pascal Perrineau : « L’engagement politique : déclin ou mutation ? » Bien entendu, cette évolution sera largement évoquée, mais elle n’est pas le cœur du sujet. Elle n’en est qu’un des aspects.
Depuis de nombreuses années, et dans la plupart des démocraties occidentales, l'intérêt pour la politique, au moins au sens traditionnel du terme, semble marquer nettement le pas et son image dans l'opinion publique se dégrader régulièrement. L’abstention aux élections ne cesse d’augmenter tout comme les votes protestataires tandis que le traditionnel clivage gauche-droite, qui structure depuis si longtemps les débats, s’affaiblit, brouillant un peu plus les repères, et que les mouvements sociaux, moins nombreux, sont plus localisés. Quant aux organisations politiques, notamment les partis, comme les syndicats sur le terrain social, elles font, dans l’ensemble, de moins en moins recette et il semble qu'il y ait un nombre de plus en plus restreint de personnes qui s'engagent dans une vie politique active. Tous ces faits soulignent un recul de l'engagement qui, d'une certaine manière, met en péril les démocraties. Mais que faut-il entendre par engagement politique ? La notion est ambiguë et d'ailleurs peu utilisée dans les manuels et les ouvrages de science politique. Au sens commun,