Epuisement professionnel
Margot Phaneuf, inf., Ph. D.
Le dévouement et le dépassement de soi ont été de tout temps des impératifs de la culture infirmière et l’image d’Épinal de la blouse blanche qui se penche avec amour sur le malade est encore bien vivante de nos jours. Mais pour ceux qui souffrent, heureusement qu’elle perdure, car autrement nous aurions l’impression de nous couper de notre inconscient collectif de soignante et même d’être humain à l’écoute du mal-être de l’autre.
Le syndrome d’épuisement professionnel
• Sentiment de vide que vit une soignante après s’être beaucoup dépensée physiquement et dévouée sans reconnaissance et sans valorisation, qui voit ses forces physiques amoindries et son capital de compréhension et de don de soi épuisé, tari. • Elle peut encore fonctionner pour un temps, mais en se reposant sur ses automatismes. • En raison de ses souffrances physiques et psychologiques, la soignante devient incapable de compréhension et d’empathie.
Le malade a besoin de sentir qu’il y a près de lui quelqu’un en qui il peut avoir confiance, quelqu’un qui accueille sa douleur avec empathie. Dans notre société cela peut sembler aller de soi, mais cette image romantique a un prix, et qui se doute de ce qu’il en coûte de côtoyer la souffrance et la mort ou de vivre à certains moments l’impuissance de guérir.
LE CONCEPT D’HUMANITUDE D’ Il recouvre tous les cadeaux d’évolution que les humains se sont donnés d’une génération à l’autre, à travers les âges, pour nous faire ce que nous sommes. Les appels d’humanitude débutent avec la naissance et se poursuivent tout au long de notre vie, à travers les soins et les interactions sociales. Le travail infirmier fait avec amour et douceur poursuit ces appels d’humanitude.
Le prix du soin
Le contexte de travail en soins infirmiers suppose de grandes difficultés qui sont inhérentes à nos rôles et fonctions dans le monde complexe de la santé. L’exercice de