Esclave de soi

1338 mots 6 pages
Joy Salomon-Corlobé TerL Dissertation de philosophie

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Peut-on être esclave de soi ?
«Connaissez-vous cette histoire frivole
D'un certain âne illustre dans l'école?
Dans l'écurie on vint lui présenter
Pour son diner deux mesures égales,
De même force, à pareils intervalles;
Des deux côtés l'âne se vit tenter
Également, et, dressant ses oreilles,
Juste au milieu des deux formes pareilles,
De l'équilibre accomplissant les lois,
Mourut de faim, de peur de faire un choix.»
Voltaire
Reprenant la fable de l’âne de Buridan dans cette courte comptine, Voltaire met en lumière la notion de double contrainte,qui nous parait être élément constitutif du libre arbitre. Cette interrogation traverse l’œuvre des philosophes de l’Antiquité à nos jours, et est aussi illustré par un chat chez Aristote et par le géant Gargantua chez Rabelais qui ne sait s’il doit pleurer la mort en couche de sa femme Badebec ou rire de la joie de son fils nouveau-né. L’impossibilité du choix présente dans chacune de ces légendes, convoque l’image d’un homme soumis à lui-même,à son ambivalence, car être libre, selon Spinoza, c’est être renvoyé à sa nécessité propre. Cependant, le terme « d’esclavage » pourrait constituer un oxymore dans notre réflexion, car celui-ci induit un asservissement à autrui, à une force extérieure, tel que le Dieu cartésien, non pas à sa propre personne. L’homme posséderait-il alors les moyens de rompre avec le tyran qui le domine ? On pourrait proposer que la connaissance et la religion, la prise de conscience et le questionnement de la liberté, soient des solutions humaines, crées aux finst de faire face à son propre esclavagisme. Il pourrait sembler que la connaissance ouvre à l’homme le chemin de la liberté. Cette connaissance permet, par exemple, à Faust le personnage principale de la pièce de Goethe, de douter de tout ; de lui-même et de son Dieu. Elle nous donnerait alors une maîtrise de

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