« Des malades en prison, c’est un scandale. Mais des gens dangereux dans la rue, c’est un scandale aussi. ». Le 2 decembre 2008, Nicolas Sarkozy présentait le projet du futur « hopital prison » du Vinatier à Lyon: la structure Simone Veil, qui depuis à ouvert ses portes à barreaux le temps d'y faire entrer 8 personnes dont 2 non consentantes. Le président Français justifiait ici la prise en charge de l'Etat de police dans la gestion d'un espace de soin. Depuis l'Age classique, Michel Foucault a montré que l'asile est progressivement devenu le lieu où se superpose exclusion et médecine, sous l'autorité de hiérarchies différentes et plus ou moins indépendantes (l'Église, la Médecine et l'État). Ici, la toute puissance de l'état est affirmée et justifiée par l'argument sécuritaire, faisant de cette future structure un mal individuel pour un bien collectif.
Cet événement caractérise l'ambiguïté que constitue l'espace psychiatrique dans la société occidentale, sans cesse dans la dicotomie: individu/collectif; hommes/femmes, paisibles/agités, lucides/incohérents, aigus/chroniques, malades/convalescents, cellule/dortoir, curables/incurables, propres/malpropres; exclusion/soin. Cette dernière nous amène a un questionnement sur la conception même de ces espaces et ouvre sur le problème de l'usage politique de tels espaces. Comment le lieu de la psychiatrie s'est progressivement constitué pour répondre à cette double fonction publique ambigue: exclure et soigner?
Il s'agit ici de questionner les conditions socio-historiques du développement d'un espace à fonction publique et tenter d'y répondre modestement à travers des ouvrages majeurs, notamment Histoire de la folie à L'âge classique de Michel Foucault. Nous tenterons dans un premier temps d'identifier et de comprendre ce qui a amener à l' exclusion sociale de la folie, pour analyser en suite le processus de médicalisation et son rapport avec le pouvoir de l'exclusion. Nous étudierons plusieurs projets aux dispositifs