La perception par les sens nous renseigne sur le monde extérieur visible et donc observable et nous introduit à la connaissance. Or, dans ce dernier terme, l’étymologie est intéressante con + naissance. Cette étymologie nous laisse clairement entendre que celui qui apprend à connaître sait déjà depuis la naissance. Peut-on affirmer que les sens sont suffisants pour nous fournir toutes nos connaissances ?

Les sens sont les moyens de perception du monde de ’homme communs aux animaux. Cette perception sensorielle de l’homme existe depuis la vie in utéro ; le fœtus sent la chaleur, il peut se positionner de façon à satisfaire son confort qui est en quelque sorte le confort de ses sens. Par les sens l’homme a une connaissance à la fois rapide car il sait en une seule fois les aspects exacts d’un élément, et à la fois immédiate car les sens sont directement liés au cerveau. Mais cette perception sensorielle permet aussi une connaissance différée, c’est-à-dire par ouï-dire c’est par elle que nous savons ce qu’est la douleur ou bien notre date de naissance ; ou encore par les croyances qui se transmettent d’homme en homme. L’imagination est aussi une sorte de connaissance différée car elle vient du côté sensible de l’homme. Un autre aspect de la perception par les sens est à mettre en avant, celui de la collectivité, de la capacité d’intégration dans une société. Le contact favorise la connaissance par les sens. Le savoir-vivre et le savoir-être sont issus de l’expérience sensorielle ; car l’humain a vu les autres se comporter, faire ceci ou cela, il s’identifie à ses semblables et fait de même. L’humain a besoin de ses sens afin d’avoir une idée du monde extérieur, de connaître le milieu qui l’entoure, sinon il serait incapable de s’intégrer et donc de vivre. Les sens sont donc nécessaires à la connaissance. Mais nous pouvons nous demander si ces degrés de connaissance par les sens sont-ils de même degrés de