Essai
Ceci représente l’essai d’un essai. C’est en quelque sorte une entourloupette, ou plutôt un détour de l’esprit, afin d’imaginer ce que pourrait être un vrai essai. La question qui fait irruption immédiatement à l’esprit, à la lecture de cette entrée en matières, est de se demander : mais qu’est-ce qu’un vrai essai ? Ainsi, est-ce qu’ontologiquement, le terme « essai » disqualifie tout jugement sur le vrai et le faux, et ouvre la porte à n’importe quoi ?
Poser la question, ce n’est pas y répondre. En effet, contrairement à cette formule issue du marketing, le fait de poser la question soulève davantage de questions qu’il n’apporte de réponses. On pourrait par exemple être tenté de rappeler l’exemple de Romain Gary et son fameux épisode de pseudo.
Une autre référence intéressante se trouve du côté de Umberto Eco, dans l’Art du faux. Par ailleurs, cette obsession du faux paraît très ethnocentrée, plus précisément centrée sur la conception qu’on se fait de l’originalité d’une œuvre individuelle, en Europe et Amérique du Nord. Ceci ressort clairement dès qu’on regarde à quel point, en Inde et dans d’autres sociétés asiatiques, ce qui est valorisé est la bonne copie d’une œuvre considérée comme finie. Ce n’est pas que l’œuvre individuelle est brimée, en général, dans ces sociétés, mais une valeur importante est accordée aux personnes capables de bien copier une œuvre qui, à la base, est hautement estimée. Ceci renvoie évidemment à la conception et au statut de l’individu, de la personne, dans la société.
Rajoutons à ceci, le phénomène de la mondialisation et la simultanéité vécue par les communications et les médias sociaux. On est plus que jamais confrontés à des visions du monde différentes : les grandes villes deviennent des lieux de cohabitation plus ou moins mixtes entre des milieux « nés ici » et « nés ailleurs », avec les deuxièmes et troisièmes générations d’immigrants en formes hybrides de façons variées. Dans ces grandes villes, se côtoient donc des