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Presque toutes les mosquées de la capitale économique sont devenues de potentielles cibles des jeunes pro-Gbagbo. La dernière à essuyer leur attaque est celle de Blokhauss, dans la commune de Cocody. Elle a été saccagée par des partisans de l’ex-président. Malgré cette hostilité ambiante, les communautés musulmanes ont décidé d’éviter toute disposition qui puisse conduire à des violences qui pourraient être interprétées comme une vengeance. « Si aujourd’hui, un seul imam ordonne aux musulmans de prendre les mesures de sécurité pour protéger les mosquées, forcément, cet ordre sera mal interprété, et cela va vite tourner au drame. Nous connaissons très bien comment nos frères réagissent », explique Bourahima Bakayoko, fidèle de la mosquée d’Andokoi, dans la commune de Yopougon. Les imams ont de concert décidé qu’aucun ordre de ce genre ne soit donné dans les mosquées. Afin que d’une part, cela ne soit pas travesti par certains fidèles, et d’autre part, que les forces de l’ordre n’y voient pas une sorte de menace.
A Abobo, où la situation est plus critique, il n’y a presque plus de prière dans les mosquées. A la mosquée de ‘’Pétro-Ivoire’’, par prudence, l’imam Yaya Traoré a d’abord demandé que les prières de vendredi qui accueillent un plus grand nombre de fidèles, soient suspendue jusqu’à nouvel ordre. Puis, avec la situation de plus en plus instable, ce sont les prières ordinaires qui on été quasiment suspendues. Contrairement aux autres communes, ici, l’on craint surtout des balles des Forces de défense et sécurité(Fds). La mosquée est juste en bordure de la voie qui mène au rond-point de la mairie. C’est cette route qu’empruntent régulièrement les chars et autres engins de guerre du camp Gbagbo qui entrent et ressortent en trombe d’Abobo. Et leurs occupants tirent à vue, craignant une attaque du commando invisible qui règne dans la commune.