Ethymologie chretienne
Pour Cicéron, le mot religion vient du verbe relire (relegere), elle est de l’ordre de l’intelligence, de l’élégance et de la diligence. Cicéron choisit ces termes parmi les verbes se conjuguant comme le verbe lego/legere.[30] Le passage du De Natura Deorum dans lequel Cicéron donne cette étymologie conclut un développement visant à montrer que la critique des mythes par les philosophes grecs a pour équivalent le rejet de la superstition chez les Latins. Opposant religion et superstition, Cicéron propose de penser que le fait d'être religieux chez les Romains est une qualité comparable à celle d’être philosophe chez les Grecs :
« Ce ne sont pas les philosophes seuls, ce sont aussi nos ancêtres qui ont distingué la religion de la superstition. Ceux qui, des journées entières, adressaient des prières aux dieux et leur immolaient des victimes pour que leurs enfants leur survécussent (superstites essent) on les a qualifiés de superstitieux (superstitiosi) ; ce mot a pris plus tard un sens plus étendu. Ceux qui en revanche s’appliquaient avec diligence au culte des dieux, en le reprenant et en le relisant, méritaient le qualificatif de religieux qui vient de relire (religiosi ex relegendo) comme élégant d'élire (elegantes ex eligando), diligent d’être zélé (ex diligendo diligentes), intelligent d'entendre (ex intelligendo