Etre républicain en France vers 1900

Vers 1900, la République, installée depuis un quart de siècle, semble solidement enracinée. Face aux multiples adversaires qui se sont dressés contre elle, mouvements antiparlementaires lors de la crise boulangiste, attentats anarchistes, forces antisémites lors de l’affaire Dreyfus, elle a su mobiliser ses partisans. La culture républicaine est alors largement majoritaire, même si ses adversaires n’ont pas désarmé. Choisir 1900 comme date de référence permet donc de la saisir à un moment où elle atteint son apogée, de tenter de dresser le portrait d’un républicain archétypal et de montrer les différentes composantes de cette culture politique. Etre républicain à cette date, au plus haut du combat dreyfusard, signifie en premier lieu partager des valeurs et des convictions (partie I), l’expression désigne également des pratiques et des formes de sociabilité politique, ainsi qu’un certain militantisme (partie II). Pour autant, n’existe-t-il qu’une seule famille politique républicaine (partie III) ?

I. Partager des valeurs et des convictions
1. Héritage de 1789 et de la philosophie des Lumières : liberté, égalité, fraternité
2. Primat de l’individu sur la société, droit de propriété
3. Mariannôlatrie, fêtes républicaines (14 juillet), Marseillaise, drapeau, arbre de la liberté, culte des grands hommes

II. Etre militant et partager une certaine forme de sociabilité politique
1. Lutter contre les monarchistes et les nationalistes, contre les anarchistes
2. Pour Dreyfus, pour la laïcité et l’école pour tous
3. S’appuyer sur les classes moyennes et conquérir le monde paysan

III. Les composantes du mouvement républicain
1. Les Opportunistes/modérés
2. Les radicaux
3. Les Socialistes

Etre républicain vers 1900, c’est donc partager un idéal fondé sur l’héritage de 1789 ; c’est s’engager, donc militer pour ces valeurs, la liberté, la justice, par exemple lors de l’affaire Dreyfus. C’est enfin, dans la vie