Etude d'"enfance" de nathalie sarraute
Nathalie Sarraute revient sur ses souvenirs en utilisant un dialogue, qui est en réalité un monologue à deux facettes, entre elle et sa conscience. Ce procédé original la pousse à revenir sur elle-même, à ne pas se mentir, et à dégager une analyse bien plus intime de ses souvenirs. Le monologue de l’auteur apparaît comme un dialogue qui se déroulerait entre elle et sa conscience. Cette forme d’énonciation, singulière et surprenante, présente un échange d’idées permanant.
Pour illustrer mon propos j’ai étudié le chapitre de la page 73 à la page 76 :
Le chapitre forme un tout et sa structure repose sur un jeu de questions-réponses entre deux voix celle de la narratrice et de son double, dialogue qui va permettre l'émergence du souvenir, alors devenu plus net. L'originalité du passage tient du fait que les marques du dialogue viennent remplacer le « discours indirect » qui caractérise les autobiographies « classiques ». Certes, le premier paragraphe ne présente ni les tirets ni les guillemets du dialogue : il s'agit bien d'un début qui ressemble à une autobiographie ordinaire, qui présente le portrait des personnages qui ont marqué l'auteur, ici Kolia. Mais brusquement il y a irruption d'un interlocuteur, d'une autre voix que celle du narrateur, par le biais des tirets du dialogue qui va se dérouler en répliques successives séparées par des « blancs» qui ressemblent à ceux de la réflexion. C'est alors que l'on sent qu'il s'agit d'un long dialogue entre Nathalie Sarraute et sa conscience, qui tutoie la narratrice : «- Une fois pourtant... tu te rappelles... » Son « double » multiplie les interrogations pour s’assurer de l’authenticité du souvenir et invite à la rectification : « Crois-tu vraiment? » Parfois elle se fait pressante et ses questions en cascade bousculent « l'autre». Ce style d’écriture permet de faire une confrontation entre « deux » personnes dans le but de