Etudiant
Pour Henry Ollagnon, principal concepteur des « démarches patrimoniales », celles-ci reposent sur une épistémologie bien particulière de la connaissance et de l’agir, qu’il qualifie « d’épistémologie problémique ». Elles s’appuient sur la notion de système, inspirée des travaux de Ludwig von Bertalanffy[1], un système étant entendu comme « un ensemble d’éléments en interaction formant un tout »… d’un point de vue donné.
Cette conception se démarque à la fois des approches qui considèrent le système comme une réalité en soi (approche réaliste ou ontologique), et de celles qui, à l’opposé, réduisent le système au pur produit d’une activité cognitive (approche idéaliste)[2]. En fait, ces deux approches ont en commun de se fonder sur un schéma de la connaissance qui oppose un sujet (agent connaissant) à un objet préexistant. Tout autre s’avère une approche « interactionniste », qui conçoit le système comme la production cognitive d’un acteur en situation de problème ; ce sont le problème – indissociable de l’acteur qui le perçoit ou le vit, dans toutes ses composantes, matérielles, physiques, économiques, relationnelles… – et la tension ou le besoin d’intervenir qu’il suscite, qui conduisent l’acteur à construire un système cohérent, nécessaire à l’appréhension et à la recherche de résolution dudit problème. Ni réalité intrinsèque, permanente et universelle, ni pure abstraction éminemment relative, le système apparaît ainsi comme un médium cognitif entre un acteur et un problème, que l’acteur essaie d’influencer dans son évolution, sans qu’il soit besoin de faire appel aux catégories de l’objet et du sujet, de l’objectif et du subjectif, dont la neutralité épistémologique s’avère plus que douteuse.
Avec une telle conception du système, il n’existe pas de système sans problème, pas de problème sans acteur, pas d’acteur sans système, et ainsi de suite. D’où il résulte que face à un