Explication de textes comparés : balzac/flaubert, la scène mondaine.
Explication de textes comparés : Balzac, Le Père Goriot ; Flaubert, L’Education sentimentale
Nous sommes en présence de deux romans d’apprentissage du XIXe siècle. Tout au long de chacun de ces deux romans se tisse l’éducation d’un jeune homme, Eugène de Rastignac chez Balzac, Frédéric Moreau chez Flaubert, qui cherche à percer dans « le monde », cette « chose vague, miroitante et indéfinissable », dit le narrateur de L’Education qui observe par les yeux de Frédéric. Plus précisément, les deux scènes que nous allons analyser présentent chacune une femme, chez Balzac Clara de Beauséant, une grande dame de l’aristocratie « au moment de sa chute » sociale ; chez Flaubert, Rosanette Bron, une cocotte demi-mondaine qui organise un bal pour chasser son futur (riche) client. Deux hommes : un ambitieux, un velléitaire ; deux femmes : une résignée, une ambitieuse, qui vont conditionner pour une grande part, le déroulement et la portée de nos deux scènes mondaines. Situons les passages. À ce moment du Père Goriot, Eugène se rend chez Mme de Beauséant, sa cousine, pour la soutenir dans l’humiliation qu’elle s’apprête à vivre, et que tout le monde connaît déjà : son amant, le marquis d’Adjuda-Pinto, lui préfère un dîner chez sa future femme. Eugène vient « pour rester le dernier ». Il est le dernier appui de Mme de Beauséant. Il lui fait ses adieux en homme mûr, nullement surpris, bien que révolté. Clara, elle, se montre avec sincérité aux yeux de son cousin affectionné, puis lui fait ses adieux définitifs. Le tout, au cours d’un bal réunissant tout le gratin du milieu.
En ce qui concerne L’Education sentimentale, nous sommes le 20 février 1846, quelques jours après le retour de Frédéric d’un exil de deux ans à Nogent. C’est le début de la deuxième partie ; sachant qu’il ne s’est à peu près rien passé dans la première, on s’attend à ce que le récit décolle enfin ! Que nous est-il raconté ? Frédéric est convié par Arnoux chez « une bonne fille ». C’est la