Jusque-là considéré comme un genre inférieur le roman voit au XIXème son triomphe incontestable. C'est en effet à cette période que de grands romanciers se sont vu produire de véritable chef d’œuvre, à l'image de Balzac et La Comédie Humaine. On remarque alors que certains romans respectent une certaine structure et se construisent autour de thèmes presque similaire, plus particulièrement à travers le parcours d'un héros rêveur qui découvre le monde, la vie... et grâce auquel nous pourrons en apprendre d’avantage sur la société. De ce fait, le célébré philosophe Alain écrit dans Les Arts et les dieux : « Le thème de tout roman, c'est le conflit d'un personnage romanesque avec des choses et des hommes qu'il découvre en perspective à mesure qu'il avance, qu'il connaît d'abord mal, et qu'il ne comprend jamais tout à fait.» Cette phrase d'Alain ce veut comme une conception du roman, elle avance que tout les romans respecteraient un schéma précis. Au final, le sujet de tout roman serait la rencontre conflictuelle et violente entre un personnage jeune, pleins d'illusions et de rêves; et le monde. Le roman d'apprentissage et le point de vue de son héros serait alors un unique modèle. La question de la nature du roman et la manière de la définir prend ici une très grande importance, car de nombreux ouvrages qualifiés de romans ne correspondent pas à la vision du penseur. On peut donc ce questionner sur les thèmes qu'exploitent le roman et la manière dont il les présentent. Est-ce-que tout les romans sont des romans de formation construit autour de l'unique vision d'un héros ? Ce dernier serait il vraiment « en conflit avec des choses et des hommes » ? Après avoir expliquer les raisons qui poussent Alain à définir le roman comme le cheminement évolutif d'un héros, nous verrons que le roman est loin de ce réduire à cette simple conception, et que le roman est un genre qui est libre et qui évite de suivre un modèle précis.

I- Le roman a pour