Explication du texte 2
Présentation du texte
Le texte se situe dans le chapitre intitulé « De la Cour », il s’agit de la remarque 74.
Dans ce texte La Bruyère fait la satire des mœurs de la Cour. Le texte décrit successivement le comportement de différents groupes d’individus et progresse de façon pyramidale, de la base vers le sommet, du peuple des courtisans vers le Roi.
Le texte est surtout original par le point de vue adopté par la Bruyère. Il s’agit de celui d’un voyageur étranger qui …afficher plus de contenu…

Rien dans leur comportement n’est normal, tout est inversé car « chez eux est sobre et modéré, [celui] qui ne s’enivre que de vin » (lignes 4 et 5). Le texte revient sur le fait qu’ils sont déjà dégoutés, à cause de leurs excès, des plaisirs les plus simples comme celui de boire du vin (ligne 5). C’est ce que montre l’emploi de l’adjectif « insipide » qui veut dire : qui n’a aucun goût, aucune saveur. Pour retrouver un semblant de plaisir (« ils cherchent à réveiller leur goût déjà éteint » lignes 5 et 6), les « jeunes gens » sont donc pris dans une escalade, un engrenage terrible comme l’indiquent le superlatif « les liqueurs les plus violentes » à la ligne 6 et l’hyperbole qui conclut la phrase : « il ne manque à leur débauche …afficher plus de contenu…

Ainsi, aux yeux des courtisans, le roi est plus important que Dieu, c’est l’idée que semble laisser entendre l’emploi du déterminant possessif « leur roi » et qui sera clairement exprimée aux lignes 21 et 22 : « car ce peuple paraît adorer le prince, et le prince adorer Dieu. ». Outre que cette dernière citation affirme la supériorité du roi, seul capable d’une relation directe avec Dieu, et la soumission des courtisans, l’utilisation du verbe
« paraître » agit en tant que modalisateur et atténue la réalité de la situation : tout cela (adoration du roi, croyance en Dieu) n’est peut-être que spectacle, hypocrisie… La Bruyère condamne cette forme d’asservissement de la Cour vis-à-vis du roi qu’il qualifie d’« espèce