Exposé sur l'éthique du care
Pour le « donneur » de soin, il s’agit de reconnaître la manière dont celui qui le reçoit réagit au soin. C’est la seule manière de savoir si une réponse a été apportée au besoin, autrement dit, de voir si le soin a produit un résultat. Cette phase permet une évaluation de l’ensemble du processus de soin, et, le cas échéant, de se rendre compte que le besoin a été mal évalué, que la perception initiale était fausse. C’est à ce niveau qu’est suggérée une dimension de réciprocité dans la relation de soin : la réaction de l’autre est le critère d’évaluation de la « réussite » ou du moins de la convenance des actes du soin. Il faut supposer que cette réaction …afficher plus de contenu…
Alors que le libéralisme tend à exclure la vulnérabilité de la place publique, les éthiques de la sollicitude en rétablissent la visibilité.Le care est encore confrontation à sa vulnérabilité propre : difficulté à comprendre et identifier les désirs ou attentes, fragilité de l’adéquation des réponses aux besoins, ouverture à l’autre qui demande un investissement de l’attention, du corps, des affects… exigeant et parfois épuisant. Les compétences les plus pointues n’assurent pas une réponse parfaite. Intégrer sa propre vulnérabilité, c’est apprendre un care qui doute, qui ne se satisfait pas d’apparentes évidences, qui sait que l’adéquation de la réponse demande adaptation et tâtonnements. La sollicitude et l’activité de soin transforment ceux à qui elles s’adressent, mais aussi ceux qui les exercent. Cette interdépendance est en même temps processus