Famille
Yosra Boudabbous Medhioub
La famille est inscrite dans notre pratique quotidienne, elle est omniprésente dans notre mémoire collective, incrustée dans notre vécu ; « elle est d’une expérience si « familière »qu’elle apparaît de façon implicite comme une institution allant de soi, « un donné » naturel et, par une forme d’extension somme toute logique, comme un fait social universel ». Pourtant cette institution semble échapper à tout modèle universel, son histoire dresse le profil complexe d’une entité abstraite susceptible de prendre des formes variées dans l’espace et dans le temps.
L’espace familial constitue le revers du médaillon, loin d’être un simple vide abritant la famille ou encore un contenant inerte et physique, il est lieu, scène de vie, champ d’activité ou encore comme le rappelle Abraham Moles « une denrée vitale pour l’être animé, puisque l’animation de celui-ci ne peut se manifester que dans un espace qui l’environne, dans une sphère d’action … ». Subordonné à la famille, cet espace de la vie quotidienne, qualifié de domestique serait le « sujet » narrateur relatant les différents scénarios du quotidien de son acteur « famille ».C’est cette capacité de prendre « une forme susceptible de s’ériger en un langage spatial permettant de « parler » d’autre chose que de l’espace », comme le signale Greimas, qui le transforme d’une entité géométrique abstraite vers un lieu interactif.
Ainsi se dessine l’esquisse d’une dualité qui confronte habitant et habitat par le biais de l’habiter, cette idée n’aurait d’intérêt que si l’on remet en question l’équilibre de ce système en le situant dans un axe chronologique relatant son caractère mutant. En effet, Le statut en perpétuel changement qu’acquière la famille ne cesse de remettre en question l’espace dans lequel évoluent, vivent et partagent les membres de ce groupe, ainsi s’associe à ce profil social dynamique un schéma spatial qui lui est