Faut il modifier les prelevements obligatoires
Par Nicolas Bénies "Vous souvenez-vous, Mesdames et Messieurs les Ministres, que des millions de personnes tentent de vivre aujourd’hui avec 2500 F par mois dans ce pays ? Vous rendez-vous compte de l’indécence qu’il y a à agiter des milliards et à ne jamais évoquer leur affectation de toute urgence à ceux et celles qui en ont un besoin absolue ?" Ces questions ont été posées par AC !, alors que la polémique sur la "cagnotte" fiscale faisait rage... quelques heures avant que le gouvernement nous déclare : "circulez, il n’y a rien à voir, rien à distribuer... et rien à débattre".
Et c’est ainsi que les 30 milliards de recettes fiscales supplémentaires ont été affectés à la baisse du déficit. Aucun député de la gauche plurielle n’aura bronché, pas même les députés du PCF ou des Verts, dont les partis ont pourtant réclamé, à juste titre, le relèvement des minima sociaux.
Faut-il baisser les "prélèvements obligatoires" ?
La baisse des impôts, réclamée par la droite, Fabius, Hollande et quelques autres reste promise pour cette année (la taxe d’habitation) et les années prochaines (l’impôt sur le revenu). Les mêmes jugent les "prélèvements obligatoires" trop élevés en France. Posons-nous quand même la question : en fonction de quoi ? Qu’est-ce qui permettrait de définir un niveau optimum des prélèvements (impôts ou cotisations) ? Pourquoi 40% serait acceptable mais pas 45% ? Il est clair que ce niveau est un choix politique, à assumer comme tel, à justifier en fonction d’objectifs que l’on se donne, voire du projet de société que l’on adopte. Pour les libéraux, pas de problème : réduire les dépenses publiques est cohérent avec leur volonté de "privatiser" des dépenses aujourd’hui "socialisées". Interrogeons-nous sur ces dépenses "socialisées". L’INSEE a calculé le taux de "socialisation" de notre consommation, qui peut être défini comme la part de notre consommation prise en charge par la collectivité, et qui ne