Yasmina Khadra, L'attentat.

Quatre thèmes abordés

Le confort matériel comme définition du bonheur

Tout au long du livre, Amine exprime son incompréhension devant le geste de sa femme. Mais cette incompréhension n'est pas vraiment morale et ne concerne pas tant l'acte terroriste en lui même que la volonté qu'a eu sa femme de mettre fin à ses jours. Le premier chapitre du roman plante le décors : Amine est un chirurgien talentueux et aisé qui est même à la recherche d'une résidence secondaire. Cette situation privilégiée dont il est très fier rend pour lui incompréhensible le geste de sa femme. Les descriptions de son quartier huppé, de sa maison fastueuse et de sa vie mondaine émaillent le roman. Amine semble considérer ce confort matériel et social comme les attributs d'un bonheur parfait et l'attentat suicide de sa femme remet en cause sa vision du bonheur. À la page 75, il affirme que Sihem et lui avaient « les moyens de (leurs) rêves ». Cette expression est révélatrice de l'importance démesurée qu'il accorde à l'argent. Le passage d' « un petit appartement au troisième d'un immeuble sans originalité » au quartier dans lequel ils habitent lors du drame est présenté à la page 72 comme l'aboutissement de sa vie, comme la promesse d'une félicité éternelle. Sa recherche désespérée des motivations qui ont pu pousser sa femme à commettre un attentat suicide est aussi finalement une quête initiatique pour Amine qui arrive progressivement à sortir de sa vision étriquée du bonheur. A la fin du roman, alors qu'il retrouve sa famille, Amine admet ainsi avoir préféré « le clinquant illusoire aux choses simples de la vie ». Ce roman semble donc une remise en cause du confort matériel en tant qu'équivalent du bonheur. Le témoignage du grand père de Kim, déporté lors de la Shoah, souligne aussi le caractère éphémère de la richesse matérielle. A la page 82, il déclare : « j'étais né pour être heureux […]. Ma famille était aisée […]. Nous habitions une superbe