BRUNET
Oriane
LSUP1

LE MIASME ET LA JONQUILLE
L’odorat et l’imaginaire social aux XVIIIe – XIXe siècles

Alain Corbin
1982

Alain Corbin, professeur à la Sorbonne, est un « historien du sensible » et de l’évolution des sensibilités : en témoignent des livres tels que Le Miasme et la Jonquille dont le sous-titre est révélateur ou encore Les Cloches de la terre (1994) sous-titré « Paysage sonore et culture sensible dans les campagnes au XIXe siècle ». A.Corbin propose donc dans cet essai de faire une étude sur les odeurs depuis l’Ancien Régime jusqu’à la fin du XIXe siècle afin de montrer que l’histoire culturelle, y compris celle des sens, renvoie invariablement et nécessairement à l’histoire sociale. De ce fait, l’étude de A.Corbin dépasse le cadre de l’Histoire pour se rapprocher de l’anthropologie ou de la sociologie comportementale. L’auteur, dans son avant-propos, dévoile la façon dont l’idée de consacrer un livre à l’histoire olfactive lui est venue à l’esprit : c’est en lisant les Mémoires de J-N.Hallé (premier titulaire de la chaire d’hygiène publique à Paris en 1794). C’est par une lecture de documents considérés jusqu’alors « inutiles » qu’A.Corbin a pu dégager une « hyperesthésie collective » face aux odeurs qui lui a permis de retracer l’histoire des tolérances olfactives de la menace de l’odeur du cadavre à la mise à l’écart des odeurs corporelles individuelles. Pour cela, l’auteur soulève différentes questions : - Que signifie l’accentuation de la sensibilité face aux odeurs ? ● Comment s’est opérée la désodorisation qui fait aujourd’hui de nous des êtres intolérants aux messages olfactifs ? ● Quelles en sont les étapes ? ● Quels sont les enjeux sociaux et les systèmes symboliques cachés derrière ces changements ? L’objet de ce livre est donc de montrer comment depuis Hallé la perception des odeurs a changé. Il existe une hiérarchie des sens et l’odorat se trouve au bas de l’échelon puisqu’il est considéré