Fiche lecture Annie ERNAUX Je ne suis pas sortie de ma nuit , vision AMP
1. Présentation de l'ouvrage :
Annie ERNAUX, « Je ne suis pas sortie de ma nuit », édition Gallimard, 1997, 115p.
2. Contenu et thèmes traités :
Dans cet ouvrage, Annie ERNAUX nous fait partager son vécu face à la maladie d'Alzheimer et la lente dégradation de l'état de santé de sa mère. C'est au travers des écrits spontanés mis sur papier après ses visites qu'elle nous fait part de ses ressentis, de ses inquiétudes, de sa tristesse, sa douleur, et toute sa difficulté à faire face à l'évolution de la maladie dans son quotidien. Un récit intimiste, un témoignage simple qui exprime bien toute la complexité des sentiments que peuvent ressentir une personne devant faire face à un proche atteint de la maladie d'Alzheimer.
Cette lente dégradation est justement visible au travers ce témoignage qui nous fait partager la régression engendrée par la maladie d'Alzheimer. Une fois le diagnostique posé, il peut y avoir des moments de lucidité de la part de sa mère : « je resterai ici jusqu'à ma mort » (p.26), ou encore la honte que peut ressentir cette femme qui se voit aussi diminuer, notamment en lien avec l'incontinence : « j'ai mis ça pour ne pas me salir » (p.27). L'agressivité qui peut surgir alors que ce n'était pas dans les habitudes de la personne (p.30), la perte progressive des objets (les lunettes p.31, le dentier p.60) engendrant un fort sentiment de perte, comme dépossédée : « elle n'a plus rien » (p.35). Sa démarche devient plus courbée (p.33), elle est ensuite attachée à son fauteuil (p.58), elle comprend moins bien les consignes (p.43), parle de personnes décédées comme si elles étaient encore en vie (p.45) mais ne parle jamais de son mari défunt (p.53). La confusion se fait encore plus forte lorsque l'auteur pense avoir trouvé un gâteau dans son tiroir, mais « c'était un étron » (p.44), ou encore lorsqu'elle continue de manger la carton d'emballage du gâteau offert (p.64). S'ensuit le refus de la mère de voir sa fille (p.68), ou à