Finance comportementale
La Finance comportementale ou la psychologie de l’investisseur
Investir ne relève pas d’une décision purement rationnelle, basée sur la seule analyse des ‘fondamentaux’ que sont les taux, les bénéfices ou l’évolution du marché. Les analystes sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à admettre l’influence de facteurs irrationnels, comme l’excès de confiance, le mimétisme, les erreurs de perception, … sur la formation des cours de bourse. Autant ‘d’irrationalités’ qu’étudie la Finance comportementale.
PHILIPPE DE BROUWER Fortis Investment Management
N avril 1997, le Financial Times organisait un concours. Il s’agissait d’un simple jeu de chiffres1. Les lecteurs devaient choisir un chiffre compris entre 0 et 100. Le gagnant était celui dont le chiffre se rapprochait le plus d’un chiffre égal à deux tiers de la moyenne des chiffres choisis. Un exemple: supposons que cinq participants choisissent respectivement les chiffres 10, 20, 30, 40 et 50. La moyenne est 30. Deux tiers de 30 égale 20. Le participant
E
ERREUR RATIONNELLE. Ce petit jeu illustre assez bien la réalité du marché, estiment les défenseurs de la théorie comportementale. Comme tous les investisseurs n’ont pas la même logique, les cours de bourse sont, en pratique, différents de ceux que produirait, en théorie, un processus décisionnel ‘exact’. Que vous soyez investisseur ou analyste, voilà une réalité dont il vaut mieux tenir compte. Du moins si vous n’êtes pas friand de mauvaises surprises. Comme Long Term Capital Management, par exemple. Tout le monde se souviendra du fameux bouillon – 3 milliards de dollars de perte – que LTCM a bu en 1998. Et du fait que ce fonds spéculatif, monté par quelques personnalités en vue
L ’ETRE HUMAIN EST ENCLIN A INTERPRETER LES SERIES COMME DES TENDANCES ET A IMAGINER UN LIEN CAUSAL ENTRE DES EVENEMENTS SUCCESSIFS qui a choisi le chiffre 20 a donc gagné. Si vous raisonnez logiquement, vous partirez du principe que la moyenne de cent chiffres choisis