Finance ethique et performance des entreprises
L’adjectif « éthique » qualifie ce qui concerne les principes de la morale, et la morale quant à elle est la science qui enseigne les règles à suivre pour faire le bien et éviter le mal. Aussi, lorsqu’on évoque le concept de l’éthique, l’image présentée est celle d’un caractère restrictif, d’une limitation du champ d’action. Ce fait est autant valable pour les personnes physiques que morales. Selon Dobson (1993), dans l’approche orthodoxe le critère éthique est considéré comme une contrainte à la maximisation du profit. D’autre part, nous assistons à une croissance rapide des activités de la finance éthique dans le monde, avec des initiatives sociales et solidaires en matière d’investissement. Notons ici la décision par trois géants de la finance éthique, la Banca Popolare Etica en Italie, la Nef en France et la Fiare en Espagne, d’unir leurs forces pour créer une banque éthique européenne, dont les intentions déjà définies sont la transformation sociale par le rapport à l’argent, la gouvernance participative et la transparence en vue de l’intérêt commun (Nef). Face à ce paradoxe apparent, il est convenable de s’intéresser à la performance des entreprises éthiques. Sont-elles rentables ou seulement efficaces du point de vue de la morale ? En réalité, il s’agit de savoir si les fonds éthiques garantissent la performance des entreprises qu’ils créent ou qu’ils soutiennent. Pour cela, ce travail consistera à retracer l’évolution de la finance éthique depuis sa naissance, et à identifier ses objectifs pour mieux comprendre son expansion. Nous répondrons à ces préoccupations en étudiant le concept de la finance éthique dans une première partie (I). Par la suite, la définition du concept de performance d’entreprise dans la deuxième partie de notre travail (II) nous permettra d’analyser dans la dernière partie la performance des entreprises éthiques (III). I. LA FINANCE ETHIQUE
L’intégration des critères moraux, sociaux et environnementaux dans la