Foi et raison
La nature de la foi et de la raison et le conflit éventuel entre les deux sont des sujets de réflexion sur la religion et même en dehors du champ dit « religieux ». Les premiers textes cherchant à les concilier ou à en expliquer l'opposition datent de la pensée médiévale latine des xiie et xiiie siècles1,. Les développement ultérieurs peuvent être trouvés, par exemple, dans l'affaire Galilée, ou chez Luther,Descartes, Spinoza et Kant2.
Sur un plan épistémologique contemporain, pour un auteur comme Jacques Derrida, dans Foi et savoir3 ou Jacques Bouveresse, dans Peut-on ne pas croire ?4 il est question de déterminer si l'on peut se dispenser de croire pour savoir, s'il est légitime de croire au savoir, ou encore s'il est légitime de croire ce que l'on affirme par ailleurs ne pas pouvoir savoir. Pour Patrick Royannais la réponse à cette dernière question est évidente dans le sen large du mot foi : « Croire est défini comme « pratique de la différence », et tout homme croit pour vivre, c’est-à-dire fait confiance à autrui qu’il lui demande une indication de direction dans la rue, qu’il mange le plat commandé au restaurant, etc. L’expression de « pratique de la différence » doit être comprise au même titre que celle de pratique chrétienne, non pas la pratique dominicale, mais celle de la parole de Dieu écoutée et pratiquée. L’homme pratique la différence parce qu'il ne peut faire autrement que de s’en remettre à l’autre, sans vérifier, sans savoir si l’autre dit vrai ou non. Il faut même dire que la preuve interdit la pratique de la différence et empêche de vivre. Que serait l’amour d’un homme qui ferait suivre sa femme pour être certain qu’elle lui est fidèle ? Que serait la vie de famille si père et enfants faisaient procéder à une analyse génétique pour s’assurer de la filiation, connue par la seule parole de la femme et mère5?»
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La foi[modifier]
La foi, écrit le Vocabulaire technique et