FRANCAIS KHOLLE 3
INTRO
L'univers onirique a fasciné les auteurs de l'Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance. Les études sur le songe sont en effet beaucoup plus nombreuses que celles portant sur le sommeil profond. Un tel déséquilibre trouve peut-être son explication dans la valeur même du rêve, trouée de lumière qui perce les ténèbres du sommeil, qui offre une riche matière symbolique comme dans l’Illiade, d’Homère. Dans ce poème de Théophile de Viau, qu’il ne nomme pas, la forme du sonnet à la française est assez frappante. Poète baroque, Théophile de Viau apprécie alors cette forme qu’il applique dans un éloge dédié au sommeil. Le mouvement baroque impliquerait de lier le sommeil et la mort, et non de les opposer. Nous pourrons nous demander en quoi ce sonnet à la française constitue une originalité dans le mouvement baroque en associant le sommeil, les songes, avec l’image de la vie.
DEV
1e strophe :
« Ministre du repos, Sommeil, père des songes » : 3 images pour représenter le sommeil, qui est d’ailleurs allégorisé avec la majuscule. Ce rythme ternaire aborde le thème du poème, justifiant qu’il ne comporte pas de titre. Ces analogies énumératives occupent tout le vers, comme pour signifier l’importance du propos qui va être énoncé, de la grandeur, presque de la magnificence d’un tel thème. Il le désigne par un vocabulaire mélioratif, des figures bienveillantes, voire paternelles avec le « ministre », le « père » qui veille sur nous comme il le ferait pour son enfant. Il aborde ici un thème important puisque c’est dans le sommeil qu’on se recueille, qu’on retrouve son enfance, en position fœtale, qu’on est confronté à nos souvenirs, que l’on doit faire confiance, en fermant simplement les yeux. Un geste banal mais tout de même enfantin. C’est dans les bras de Morphée, « père des songes », que l’on va se retrouver. La façon dont doit être prononcée ce 1e vers est d’une voix douce, qui se veut porteuse, justement, de rêves et installe donc un lien