Francais
ART ET NAZISME
P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9
Introduction L’art nazi Un art de propagande Le culte de la personnalité L’Homme nouveau La musique du IIIe Reich L’art dégénéré
P 10 Autodafés P 11 P 11 Exposition sur l’art dégénéré Exposition sur la musique dégénérée
P 12 Conclusion
S’interroger sur les relations qu’entretenaient les nazis avec le monde artistique revient à se pencher sur un cas précis de la longue histoire des rapports particuliers qui ont toujours existé entre l’art et le pouvoir. Pratiques artistiques et pouvoir politique ont toujours été étroitement liés. En effet, l’art, en tant que tentative personnelle de représentation ou de traduction du réel, court toujours le risque d’entrer en concurrence – voire en contradiction – avec la vision du monde véhiculée par le pouvoir en place. D’où la nécessité pour un pouvoir idéologique fort de contrôler ce moyen d’expression, notamment par une série de gardefous destinés à baliser étroitement les schémas de pensée autorisés. Que l’on songe seulement à la censure romaine, l’Inquisition, l’Académie française de Richelieu ou celle des Beaux-Arts de Louis XIV, et l’on s’apercevra que l’Histoire fourmille d’exemples de récupération, de contrôle ou d’épuration de l’expression artistique par le politique. La problématique n’est pas neuve. Dès lors, pourquoi s’intéresser plus particulièrement aux rapports existant entre art et nazisme ? Parce que, à l’époque, le régime nazi constitua sans nul doute le système politique qui poussa à son paroxysme la logique de mise sous tutelle des arts au profit d’une idéologie toute puissante, comme l’explique Lionel Richard : « Evidemment, bien avant que ne soit constituée une doctrine fasciste, des gouvernements très divers ont soutenu et préconisé un art officiel. Mais, en Occident, jamais l’ensemble des arts n’avaient été appelés avec autant d’ardeur à illustrer une politique, et jamais la propagande n’avait autant servi à glorifier certaines formes