France et politique agricole commune
Introduction :
En 1965, la France, craignant d’être mise en minorité sur la question du budget de la politique agricole commune (PAC) du fait de la mise en place de la procédure du vote à la majorité au sein du Conseil, décida de ne plus siéger aux réunions et provoqua la « crise de la chaise vide ». Cet épisode de l’histoire de la construction européenne qui déboucha sur le compromis de Luxembourg en janvier 1966 illustre l’influence de cette question dans notre stratégie européenne ainsi que son importance pour l’agriculture française.
Par conséquent, nous rappellerons tout d’abord que la mise en place d’une politique agricole commune (PAC) à l’échelle européenne a participé au développement de l’agriculture française (I). Puis, nous soulignerons que malgré les critiques dont la PAC fait l’objet, la France mène une stratégie offensive pour en assurer la pérennité dans le cadre de la négociation des budgets communautaires au-delà de 2013 (II).
I. La mise en place d’une politique agricole commune (PAC) à l’échelle européenne a participé au développement de l’agriculture française
A/ Depuis 1962, l’agriculture française a profondément changé sous l’influence de la PAC
En 1960, la France était déficitaire en produits alimentaires: elle importait deux fois plus qu’elle n’exportait. Aujourd’hui, les exportations dépassent de 40 % les importations, la France étant devenue le second exportateur mondial de produits agricoles, derrière les Etats-Unis. Cette évolution s’est accompagnée d’une augmentation de la taille des exploitations, d’une baisse rapide de leur nombre, d’une forte spécialisation agricole des régions, ainsi que de la chute des actifs agricoles (ils représentaient 27 % de la population active en 1954, 4 % aujourd’hui). Ces gains de productivité, supérieurs sur la période à ceux observés dans les services ou dans l’industrie furent également possibles grâce à une forte modernisation des moyens de production. Il est