I. Un personnage héroïque

a. Une scène épique:

- première phrase du texte « Un silence profond tomba du ciel étoilé ». Donne au silence de la foule une dimension céleste. Hyperbole, donc, qui donne le sentiment que le Ciel lui-même écoute Etienne (NB: dans la Chanson de Rolland, un violent orage se déclenche au moment de la mort du héros. )

- Nombreuses autres hyperboles dans le texte: Etienne n'est plus seulement le leader des mineurs, mais un “chef de bande”, un “apôtre”. Et il affronte un puissant ennemi: “la tyrannie du capital”

- Enumérations, gradations (figures d'amplification): « tandis que ces gestes d'ouvrier au chantier, ses coudes rentrés, puis détendus et lançant les poings en avant, sa mâchoire brusquement avancée comme pour mordre, avaient eux aussi une action extraordinaire sur ses camarades ».

b. Un héros éloquent:

- Dispositif de la scène où tout se tait quand Etienne parle (cf. Julien dans le Rouge et le Noir… La littérature, c'est tout le temps pareil de toute façon!); applaudissements de la foule à la fin: ” « éclata en applaudissements, à roula avec un bruit de feuilles sèches ».

- Ton lyrique et exalté: modalité exclamative, révolte face à l'injustice. « Quoi! (…) l'éternelle misère recommencerait!”

- Questions rhétoriques: « Ne valait-il pas mieux mourir…? N' était ce pas un jeu stupide…?(…). Non! »

- L'éloquence d'Etienne se double du style de Zola, puisque la plupart de ses propos sont rapportés au discours indirect libre.

c. La prédication d'un prophète:

- Allusion initiale au “ciel” ; Etienne désigné comme “apôtre”.

- Parole inspirée pour un homme qui ne maîtrise pas parfaitement l'art de la parole: Antithèse de l'avant-dernier paragraphe: d'une part, Etienne n'a pas « l'abondance facile », « les mots lui manquent », il doit « torturer sa phrase »; mais ces imperfections sont les garants mêmes de sa sponatnéité créatrice: « à ces heurts continuels, il rencontrait des images d'une énergie