Une rencontre amoureuse (De Freddy)
Il était une fois
Cette demoiselle et moi
Dans la même avenue
Nous nous sommes aperçus
Tout de suite le courant passa
Dans ses yeux mon regard se noya
Par ma personne elle fut subjuguée
L’un vers l’autre nous furent attirés
Sa connaissance j’ai fait
Fait l’un pour l’autre, d’elle tout je savais
Il n’y avait qu’elle le reste n’était qu’illusion
Car je n’avais qu’elle en vision
Très vite nous sommes devenus plus qu’amis
Je voulais mêler la mienne à la sienne, de ma vie
Je parlais sans appréhension
Et je le ferais sans aucune abstention
Vivre était un verbe qu’on conjuguait à deux
Aimer était un verbe trop restrictif pour nous deux
Trop facile de se dire je ferais tout pour toi
On se disait je suis prêt à mourir d’amour pour toi
Je tirais des plans sur la comète de notre amour
Car à nos enfants peut-être elle donnerait le jour Pour sceller à jamais l’alchimie de notre union
Quand à eu lieu, la rencontre de nos corps, cette fusion

J'ai presque peur, en vérité.
Paul Verlaine
(1844-1896)
Recueil : La bonne chanson.

J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
A la radieuse pensée
Qui m'a pris l'âme l'autre été,

Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon coeur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;

Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
A penser qu'un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,

Et qu'il vous suffirait d'un geste.
D'une parole ou d'un clin d'oeil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.

Mais plutôt je ne veux vous voir,
L'avenir dût-il m'être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu'à travers un immense espoir,
Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t'aime !

Sonnet : Se voir le plus possible.
Alfred de Musset
(1810-1857)
Recueil : Poésies nouvelles.

Se voir le plus