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Après la bataille (XIXème) V.HugoMon père, ce héros au sourire si doux,Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tousPour sa grande bravoure et pour sa haute taille,Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.C'était un Espagnol de l'armée en dérouteQui se traînait sanglant sur le bord de la route,Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "Mon père, ému, tendit à son housard fidèleUne gourde de rhum qui pendait à sa selle,Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "Tout à coup, au moment où le housard baisséSe penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "Le coup passa si près que le chapeau tombaEt que le cheval fit un écart en arrière." Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.
Le Lion s'en allant en guerre (XVII ème )Le Lion dans sa tête avait une entreprise.Il tint conseil de guerre, envoya ses Prévots,Fit avertir les animaux :Tous furent du dessein, chacun selon sa guise.L'Eléphant devait sur son dosPorter l'attirail nécessaireEt combattre à son ordinaire,L'Ours s'apprêter pour les assauts ;Le Renard ménager de secrètes