Globalisation financière et banques
Introduction
La globalisation financière désigne selon le professeur Plihon « le processus d’interconnexion des marchés de capitaux aux niveaux national et international, conduisant à un marché unifié de l’argent sur la planète ». L’interconnexion des marchés de capitaux peut a priori se concevoir sans l’existence des banques, dont les fonctions traditionnelles sont principalement la collecte de dépôts et la distribution de crédits. Au contraire, les marchés de capitaux désignent une plateforme d’échanges où se rencontrent et se règlent surplus et besoins de financements.
Fait cependant partie de l’imaginaire collectif, exacerbé depuis la crise de 2008, une représentation de la globalisation financière ne pouvant se passer du soutien des banques dans son emprise démesurée sur l’économie réelle, et à raison. Les retentissantes faillites des banques d’affaires de Lehman Brothers, la nationalisation précipitée de Northen Rock, les pressions de restructuration du le réseau des caisses d’épargne espagnoles, mettent en lumière le rôle essentiel joué par institutions bancaires dans le processus de globalisation financière et de ses excès.
Ainsi, contrairement à certaines anticipations tendant à opposer marchés de capitaux et financements de crédit, les banques n’ont pas vu leur importance diminuer avec le développement spectaculaire des premiers. Elles ont su adapter leur rôle d’intermédiation aux marchés et s’y déployer de manière à devenir un rouage indispensable à leur bon fonctionnement (I). En se transformant, les banques sont également devenues des composantes essentielles, à la fois vitrines et vecteurs de l’expansion des marchés, mais causant également en partie leurs dysfonctionnements (II).
I. En renouvelant leurs modalités d’intermédiation, les banques sont devenues parties prenantes du phénomène d’expansion des marchés financiers
1. Les transformations de