Gorgias de platon
C'est précisément le point soulevé par Platon dans l'extrait du Gorgias qui nous est soumis, dans lequel Socrate fait à celui-ci l'apologie de l'acceptation de la réfutation par toute personne soucieuse de progresser dans le savoir.
Nous nous efforcerons d'étudier sa pensée, exposée ici, afin d'en saisir toute la dimension philosophique et, par là, de comprendre que la sagesse passe par la remise en cause de nos convictions premières.
La pratique abordée par Platon est celle de la dialectique en tant qu'elle conduit celui qui s'y livre à pratiquer et à accepter la réfutation.
La question est de savoir si la réfutation n'est pas un mal (pour l'ego du réfuté) nécessaire pour acquérir une sagesse toujours plus grande, en évitant les erreurs de la pensée unique. Il s'agit ainsi au fond de se demander si le "savoir" de chacun n'a pas beaucoup, voir tout à gagner de sa remise en cause au contact critique de celui des autres.
Socrate est, en tout cas, assurément de l'avis qu'un tel contact critique est vital pour la pensée, puisqu'il estime que "aucun mal n'est plus grave pour l'homme que de se faire une fausse idée ", et donc que la remettre en question est un bienfait, puisque cela permet de l'en délivrer.
Pour faire admettre à Gorgias qu'il a tout intérêt de discuter avec lui en acceptant d'être réfuté, Socrate commence par lui exposer, en donnant des contre-exemples de dialogues avortés, les exigences d'un dialogue fructueux, dont les interlocuteurs puissent sortir enrichis au lieu de s'entredéchirer (lignes 1 à 11). Il peut alors appliquer ce qu'il vient de dire à leur propre échange, qui risquait de tourner court (lignes 11 à 17) avant de rassurer Gorgias sur ses