Comme il est notoire, dans la Gradiva de Jensen qui passionna tant Freud 1 , le protagoniste, l’archéologue Norbert Hanold, effectuant une visite dans un musée de Rome, découvre un bas-relief qui le frappe au point d’éprouver le désir de se procurer une copie en plâtre de cette œuvre afin de l’emporter chez lui. Sur ce bas-relief est représentée une jeune femme qui marche avec tant de grâce naturelle qu’elle semble réellement transmettre la vie à cette image de pierre. Une attraction obsessionnelle vers cette figure de pierre commença à se manifester dans l’esprit de Norbert, un intérêt que lui-même reconnut aller au-delà de la curiosité professionnelle, il donna à ce personnage le nom de « Gradiva » « celle qui avance ».Peu de temps après, il fait un rêve qui l’angoisse : il se trouve dans l’antique ville de Pompei justement au moment où le Vésuve en pleine éruption va détruire la ville. Dans le rêve de Norbert apparaît Gradiva devant lui et Norbert a dans l’idée (qui puis est décisive pour la structuration du délire), queGradiva était pompéienne et que tous deux avaient vécu d’une manière contemporaine dans l’antique Pompéi.
Gradiva, qu’il n’a pu prévenir, fut ensevelie par les cendres. La compulsion de répétition est diaboliquement incontrôlable. Ne réussissant pas à abrêverce rêve, il est possédé par le délire. Un seul sujet envahit son esprit : « le problème de savoir de quelle essence peut être composée l’apparence corporelle d’un être comme la Gradiva qui est à la fois morte et vivante même si elle n’était vivante que durant l’heure méridienne des esprits ». C’est elle-même qui apparaît dans son rêve pour le guérir, utilisant, souligne Freud, des processus qui ressemblent énormément à ceux de la psychanalyse. A la fin, Norbert reconnaît en elle Zoe Bertgang, la gracieuse voisine qui fut un temps sa compagne de jeux alors qu’il était enfant et pour qui ses sentiments se transférèrent de la femme de pierre à la femme de chair, rompant le cercle du