Grimbert, un secret
Le narrateur
Né après la Seconde Guerre mondiale, d’une santé fragile, d’un corps maigre et affaibli; dès son plus jeune âge, ce petit garçon est dispensé de sport, pour cause de manque de vitamines ainsi que d’une déformation du plexus.
« [...] Je me plantais devant le miroir pour inventorier mes imperfections : genoux saillants, bassin pointant sous la peau, bras arachnéens. Et je m’effarais de ce trouble sous le plexus [...] », (le narrateur, p.20)
« J’avais beau souffrir de ma maigreur, de ma pâleur maladive [...] », (le narrateur, p.15).
Il est donc très complexé par son physique, mais paradoxalement fasciné par celui des autres jusqu’à s’imaginer les corps des personnes dans la rue, totalement dénudés, et se repasse ces images une fois seul.
« J’avais pour les corps une curiosité sans limites [...] Débarrassés de leurs uniformes de citadins, les passants révélaient leurs trésors comme leurs imperfections [...] Mon regard exercé procédait à une véritable moisson d’images, collection d’anatomies que je feuilletais la nuit venue. », (le narrateur, p.26-27).
Comme susmentionné, il souffre de son apparence qui évoque la corpulence des prisonniers des camps, et ressent au quotidien la déception dans les yeux de son père. Malgré l'intelligence qu'il démontrera, notamment par ses résultats scolaires, il ne sera jamais celui que Maxime a perdu. Combattant un frère fictif qui fait office d'ami, mais aussi d'un rival représentant l’exact désir de son père. Il passe alors son enfance dans une dévalorisation perpétuelle. « Pour l’éviter je m’étais inventé un frère, faute de pouvoir reconnaître celui qui c’était à jamais imprimé dans l’œil taciturne de mon père. », (le narrateur, p.8).
Déjà enfant, il tient certains propos assez troublants ou ressent des émotions que l’on n'attribuerait, et jugerait impensables pour un garçon de cet âge.
« Ma vie d’enfant me fournissait