Génése du mythe de faust
On suppose un Faust entre 1466 et1539, en Allemagne du Sud, dont le prénom oscille entre Johann et Georg. En effets, il existe des traces d’un certain Georg Faustus, né à Helmstadt. Il s’inscrit en 1483 à l’université d’Heidelberg, y reste pendant quatre ans et en sort instruit en médecine, astrologie et philosophie. Itinérant, il colportera son éducation à travers quelques villes. Il a certains humanistes contre lui mais des personnes haut-placées le protègent (dont l’évêque de Bamberg et la famille Van Mutten, ainsi que des personnes influentes à Erfurt et Wurzbarg). Un ancien étudiant d’ Heidelberg devenu prélat et un peu magicien, semble-t-il, fait allusion à un prétendu : " Magister Georgius sabellicus faustus junior, fons necromenticum, astrologus, magus secondus ", soit littéralement : " Georgius Faustus Sabellicus le jeune, chef de nécromancie, astrologue et magicien de seconde catégorie ". En 1513, un humaniste signale l’arrivée à Erfurt d’un chiromancien, Georg Faustus, qu’il décrit comme " un simple vantard, imbécile qui déblattère dans une auberge et qui ne convainc que des ignorants ". Ce Faustus sera expulsé d’Ingolstadt où il est qualifié de " blasphémateur et pédant ". Enfin, en 1532, les dernières traces connues à ce jour viennent des autorités de Nuremberg qui auraient refusé un sauf-conduit au " Docteur Faustus, grand sodomite et nécromant ".
D’autre part, beaucoup d’anecdotes circulent à cette époque, qui augmentent les rumeurs, concentrées sur ce seul et unique nom que celui de " Faustus ". Le mythe est en train de naître. Il se transmet oralement, il se densifie, jusqu’à ce qu’une personne décide de lui attribuer une pseudo-biographie.
Popularisation du mythe
En 1580, ou en 1587 (les affirmations divergent) paraît donc une biographie de Faust, le Faustbuch ou le Volksbuch (soit le " Livre de Faust " ou le " Livre populaire ") ou bien encore L’Histoire de la vie condamnable et de la mort méritée du Docteur Faust écrite