Géométrie fractale
De la géométrie fractale à l’art fractaliste
© Jean-Claude Chirollet
La science des « objets fractals », objets mathématiques spécifiques de la géométrie non euclidienne, inventée par le mathématicien Benoît MANDELBROT dès les années 1960, a été mise à l’honneur de la littérature scientifique en 1975 dans son livre fondamental, Les Objets fractals –
Forme, hasard et dimension. Cette géométrie qui s’applique aux formes irrégulières de la nature complexe autant qu’aux figures de la mathématique pure, a servi de base de réflexion et de création aux artistes du mouvement fractaliste international depuis les années 1980, quel que soit le domaine particulier de leurs investigations artistiques respectives (arts plastiques, arts numériques, photographie, musique, voire littérature).
Le courant artistique fractaliste regroupe la multiplicité des créations, extrêmement variées, d’artistes de différentes nationalités – Européens, Japonais, Américains –, qui ont fondé leur activité créatrice sur la référence à la théorie physico-mathématique de la complexité stochastique (c’est-à-dire aléatoire) des systèmes dynamiques. Or, la théorie des systèmes dynamiques, lesquels détiennent parfois une capacité « d’auto-organisation », s’édifia substantiellement au sein de la communauté scientifique internationale au cours des années 1970. Pour le discours scientifique, la notion de complexité stochastique (ou aléatoire) implique l’idée de processus dynamiques indéterministes, non descriptibles par les lois ordinaires de la continuité mathématique, et par conséquent imprédictibles à long terme. Cette impossibilité de prédire leur comportement à long terme est due au fait qu’ils sont capables de s’auto-réorganiser indéfiniment de manière nouvelle au cours du temps, bien que certains systèmes auto-organisants soient, dans certains cas, quasi-prédictibles (séquence cyclique; trajectoire approchée mais globalement prédictible; etc.). Pour cette raison, ils sont donc