Hanna arendt
Le mot art signifie deux choses : d’abord dans son sens originel, il correspond à un ensemble de procédés permettant d’obtenir certains résultats et d’atteindre certaines fins. C’est en ce sens que l’on parle des « arts ménagers », des « arts et métiers », de « l’art culinaire », etc. l’art s’oppose ici à la science envisagée comme pur savoir, indépendant des applications possibles. Mais l’art désigne aussi la création de belles choses, d’objets esthétiques. Nous retiendrons ici cette deuxième notion de l’art.
D’après Hannah Arendt il faut distinguer les objets d’usage et les œuvres d’art dans le monde fabriqué par l’homme. Ils possèdent tous deux une durée, l’une définie et l’autres indéfinie. Dans le début du texte, Hannah Arendt oppose la les productions humaines à la nature (première phrase), puis leur durée dans le temps et pour finir leur finalité.
La thèse de l’auteur est « les œuvres d’arts sont clairement supérieures à toutes les autres choses ». Il s’agit donc que les œuvres d’art se distinguent des autres productions humaines par leur inutilité et leur durabilité.
L’argumentation d’Arendt consiste en premier temps à une opposition entre la « nature » et « le monde fabriqué par l’homme ». Les œuvres d’arts sont destinées à ce monde. La nature renvoie les hommes à leur côté animal. Le monde, comme la société, les renvoie à leur humanité. Le monde habité par l’homme est un produit de l’art humain, il est artificiel. Ainsi le monde n’est pas la société mais un environnement culturel caractérisé par des symboles et des règles, selon Lési-Strauss, mais aussi par des productions matérielles durables qui sont les objets. Les éléments de la nature comme le bois flotté ou même les coquillages qui sont perçus comme œuvres d’arts supposent au moins une intervention humaine minimale. Mais l’objet sélectionné est « arraché » à la nature et introduit dans le monde humain où il est présenté à l’évolution esthétique. Parmi