Hannah arendt : la crise de la culture
Quel est le bilan du néolibéralisme en Amérique latine ? A-t-il triomphé en s’imposant à des gouvernements d'une tendance distincte ? Ou a-t-il échoué en essuyant le rejet généralisé de la population ?
La réponse dépend de l'aspect que l'on met en relief dans la définition du néolibéralisme, puisque ce modèle de domination capitaliste inclut une pratique économique, un projet d'accumulation ainsi qu'une offensive sociale destinée à soumettre les travailleurs et à établir des régimes politiques autoritaires. Il est indispensable de caractériser ce qui s'est produit sur ces quatre terrains durant la dernière décennie pour analyser le virage antilibéral qui s'accomplit actuellement. Ce diagnostic est également vital pour définir le profil d'une proposition anticapitaliste.
ALCA et Dette
Bien que la prédilection des classes dominantes pour les privatisations, l'ouverture et la déréglementation ait diminué durant les dernières années, la doctrine néolibérale continue à s’imposer en orientant la politique économique de l'establishment sur les deux terrains stratégiques : l'ALCA et l'endettement externe.
Les tractations pour former une zone de libre-échange visent à augmenter les ventes nord-américaines vers la région, en échange de plus grandes quotes-parts du marché américain pour les exportateurs latino-américains. Mais la force des deux secteurs diffère substantiellement à la table des négociations. La première puissance fait pression sur les gouvernements de son "arrière-cour" pour qu'ils réduisent les droits de douane de l'industrie, des services et de la propriété intellectuelle, tandis qu'elle offre en contrepartie des concessions très limitées sur le terrain des subventions à l'agriculture et celui des obstacles douaniers.
Le libre-échangisme sans restriction que prévoyait la version initiale de l'ALCA a été abandonné devant la résistance du patronat brésilien (et dans une moindre mesure argentin) à déprotéger son