Parmi les actions d’ordre contemplatif lui permettant de se constituer pour soi, il y a ce qui résulte de l’auto observation. L’observation de soi, des mouvements en nous qui font que nous nous énervons ou que nous sentons sereins ou encore que nous sentons que nous sommes amoureux de quelqu’un, toute cette observation mène notre pensée à prendre la suite en posant ce qui nous caractérise : je suis énervé, je suis calme, je suis amoureux, etc. Nous nous contemplons donc et notre pensée, sur fond de représentation que nous nous donnons de ce que nous sommes, vient nous « assigner » une « essence » c’est-à-dire donner de nous une définition : « calme », « amoureux », « énervé » ou quelque autre qualificatif susceptible de nous dire à nous-mêmes ce que nous sommes. Ainsi l’individu se constitue-t-il pour soi, ainsi se fait-il être. Il le fait ici sans action particulière dirigée vers le dehors : la seule action, s’il en est un ici, tient dans cet acte d’auto position. L’individu se pose lui-même comme étant ceci ou cela, comme ceci ou comme cela. Pour ce faire, il se fonde sur ce qu’il observe de lui-même en son fort intérieur mais peut se reconnaître aussi dans ce que son entourage lui renvoie comme image de ce qu’il est. Dans les deux cas, il se reconnaît, ou pas, comme étant ceci ou cela grâce à la conscience de soi. Parmi les actions cette fois véritablement « pratiques » lui permettant de se constituer pour soi il y a toutes celles par lesquelles il transforme son environnement, modifie les choses présentes dans cet environnement. Il en résulte qu’en observant autour de lui ce qui se donne immédiatement à voir, il se reconnaît lui-même dans ce qu’il lui est donné à voir à l’extérieur.
2) En agissant sur le monde extérieur l’homme retire de ce monde le sentiment d’étrangeté qu’il pourrait générer. L’homme l’humanise et ce qui est extérieur se met à entretenir davantage de lien avec l’intérieur au point que l’homme s’y retrouve davantage : le