Hegel
Premièrement, le langage est capable de dire aussi bien ce qui existe que ce qui n’existe pas. Il permet alors de décrire aussi bien un événement qui s’est réellement produit ou un événement entièrement inventé, c’est ainsi que des artistes peuvent faire surgir grâce aux mots des situations inexistantes, comme Homère avec L’Iliade et l’Odyssée. Alors, nous pouvons aussi dire ce que nous ne pensons, c’est-à-dire que le langage permet de dire autant le vrai que le faux, d’être sincère ou de mentir. En ce sens, elle à la puissance de dévoiler le vrai autant que le masquer, d’enseigner la vérité aux autres, tout autant que de le tromper.
Mais tant que la pensée n’est pas mise en mots organisée sous la forme d'énoncés clairs, notre pensée demeure floue ou évanescente : « abstraction faite de son expression par les mots, notre pensée n'est qu'une masse amorphe et indistincte », écrit en ce sens le linguiste Ferdinand de Saussure, « prise en elle-même, la pensée n'est qu'une nébuleuse où rien n'est délimité. Il n'y a pas d'idées préétablies, et rien n'est distinct avant l'apparition de la langue ». Autrement dit, la pensée ne précède pas le langage ou les mots, qui ne serviraient qu'à l'extérioriser dans un second temps : mais c'est dans et par les mots qu'elle se constitue.
C’est avec cette puissance ambigüe et