Heyyyo
Louis Aragon est né en 1897 et est mort en 1982. Au moment d’écrire ce poème, en 1943, il était donc âgé de 46 ans. Auparavant, il avait déjà combattu pendant la première guerre mondiale. Par conséquent, il connaît bien les horreurs de la guerre comme la solidarité entre soldats. En 1918, âgé de 22 ans, il participa à la création du mouvement surréaliste avec André Breton. Il s’affirma alors comme poète puis s’engagea dans des convictions politiques communistes. Pendant l’Occupation, il devint un poète de la résistance et fut contraint de vivre dans la clandestinité. Publiant sous divers pseudonymes (François La Colère, Arnaud de Saint-Roman), il n’hésita pas alors à revenir à une poésie plus traditionnelle et rimée, s’éloignant de ses recherches stylistiques de sa période surréaliste, afin de délivrer un message fort, facilement compréhensible. En parallèle, il continua aussi d’écrire une poésie lyrique amoureuse pour la femme de sa vie : Elsa Triolet. C’est d’ailleurs ensemble que Louis Aragon et Elsa Triolet constituèrent le Comité National des Ecrivains pour la zone Sud en 1943.
CONTEXTE HISTORIQUE ET CULTUREL « La rose et le réséda », extrait du recueil La Diane Française, est paru pour la première fois le 11 mars 1943, il est le dernier poème publié sous la signature d’Aragon avant son entrée dans la clandestinité. Le poème fut ensuite jusqu’à la fin de la guerre distribué sous forme de tracts anonymes. Aragon avait était frappé par le fait que l’affiche qui annonçait, sur fond jaune, l’exécution d’Etienne d’Orves (catholique) et de ses compagnons, était, le même jour, accompagné d’un avis annonçant, sur fond rouge, l’exécution de militants communistes (non croyants). Aragon rend hommage à tous ces militants fusillés, de convections politiques et religieuses opposées, mais unis pour l’amour de la patrie. Cet hommage est rendu notamment à Etienne d’ORVES et Gabriel PERI tous deux catholiques ainsi qu’à Guy MOQUET et Gilbert DRU tous deux