Prière aux masques

Prière aux masques est un poème écrit en 1945 du recueil Chants d’Ombres de Léopold Sédar Senghor, poète et président Sénégalais faisant partie du mouvement de négritude comme David Diop ou Aimé Césaire.

Ce poème est en vers libres donc sans rimes et sans nombre de syllabe particuliers. Dès les premiers vers, Senghor utilise l’anaphore « Masques ! Ô Masques ! Masques noirs, Masques rouges, Masques blanc-et-noir » (v.1-2) et donne un caractère sacré aux masques, qui symbolisent son peuple et ses ancêtres, et les fixe dans le temps en utilisant le présent dans les vers 3 et 6 : « Masques aux quatre points d’où souffle l’Esprit ; vous gardez ces lieux forclos ». Il les personnifie au vers 7 «Vous distillez cet air d’éternité» et c’est ce qui rend le poème vivant car le poète s’adresse aux masques, leur tient un discours donc leur donne vie. La répétition des mots dans le poème donne un rythme à celui-ci, ce qui fait partie de la culture africaine de Senghor et de son peuple ainsi que la danse et le chant. On peut donc noter une impression d’unité à travers la culture africaine que l’on retrouve dans les vers 20 ; 21 et 22 : « Ils nous disent ; Ils nous disent ; Nous sommes », le nous désignant le peuple d’Afrique Noire. Senghor rapproche c’est idée de celui du peuple africain comme si leur esprits ne formait qu’un, une seule pensée semblable. Les Masques semblent veiller sur les Africains, pauvres, misérables, ceux de l’Afrique des empires qui « donne leur vie comme le pauvre son dernier vêtement » comme si celle-ci n’avait plus d’importance.
Dans le vers 11 « voici que meurt l’Afrique des empires, c’est l’agonie d’une princesse pitoyable » on parle des différents Empires d’Afrique avant la colonisation, comme l’Empire du Ghana, l’Empire du Mali. C’est l’agonie de l’Afrique qui est accentuée par l’adjectif pitoyable qui qualifie le continent noir colonisé. Lors de la colonisation voit donc la culture africaine disparaître, remplacée par les