Histoire des institutions publiques de 1750 à 1870
L’HERITAGE DU PASSE OU LA FRANCE A LA VEILLE DE LA REVOLUTION
Trois questions retiendront ici notre attention : nous examinerons d’abord le régime politique de l’ancienne France. En quoi la monarchie est-elle absolue ? Et l’est-elle vraiment ? Puis, dans une deuxième section, il sera question de l’organisation sociale de la France d’Ancien Régime, société d’ordres, société chrétienne, société faite de communautés rurales dominées par la ville. Une troisième section sera consacrée à la crise de l’Ancien Régime, qui conduit à la Révolution.
SECTION I - LE REGIME POLITIQUE DE L’ANCIENNE FRANCE
C’est une monarchie, le gouvernement d’un seul, que nous allons étudier à son époque d’apogée, au temps de l’absolutisme monarchique, sous le règne personnel de Louis XIV ( 1661-1715). Précision de départ : il ne faut pas confondre absolutisme et despotisme. L’absolutisme - même s’il y a contradiction dans les termes - comporte des limites, des règles d’organisation et de fonctionnement des institutions, que le monarque doit respecter. Quant au despotisme, il désigne le gouvernement arbitraire, sans frein ni limites.
L'absolutisme monarchique est la cause et la conséquence de l'abaissement de l'aristocratie féodale. La cause : en s'appuyant sur l'Etat en formation et sur la société bourgeoise et paysanne (le Tiers Etat) le roi a fait reculer, a domestiqué les seigneurs. La conséquence : cet abaissement des seigneurs a permis à son tour le renforcement de l'Etat.
Mais rien ne fut possible sans l'appui de la société. L'absolutisme monarchique en ce sens n'est pas l'oppression de la société par le roi ; il exprime la volonté sociale. C'est un mandat confié au roi, le moyen d'évincer les seigneurs qui exploitent les roturiers, et de construire un Etat, une administration au service de la grande classe moyenne en formation dès le Moyen Age et qui prendra le pouvoir en 1789.
PARAGRAPHE I - LES INSTRUMENTS DE LA MONARCHIE ABSOLUE
La monarchie absolue trouve sa