La célébration permanente des grandes figures héroïques du passé n’est pas chose nouvelle, nous l’avons vu, mais au service des nazis, cette célébration va revêtir un caractère spectaculaire. Des défilés gigantesques, organisés avec un souci de perfection formelle et esthétique qui ne laissait rien au hasard, furent organisés en plusieurs points du pays, dans le but ultime de fasciner littéralement le public. Les moyens les plus importants furent mis au service de ces défilés de propagande. Gigantesques podiums, stades, éclairage et musique militaire, alignement de milliers de participants tous habillés à l’identique, défilant ou bordant les limites des défilés… L’aspect scénographique voulait rivaliser avec les représentations que l’on se faisait des défilés de la Rome antique, celle des victoires des César. Affiches peintes puis imprimées, photographie, cinéma et la radio naissante furent mis à contribution pour imposer l’image du civil obéissant et patriote, du guerrier allemand indestructible, du fürer à la fois paternel et guide absolu, incontestable, de l’Allemagne conquérante. Mais les affiches, les films et toutes autres productions de la propagande sous contrôle de Goebbels, avaient aussi pour cible la dénonciation des peuples voisins et de leur supposées corruption, de leurs dépendance aux fortunes des juif, présentés toujours comme manipulateurs et vicieux. Cette propagande visait aussi tous les peuples jugés inférieurs, les « races » d’origine africaine, montrées comme animales, primitives, cruelles et stupides. Dans ce contexte, que pouvait-on attendre des « artistes » allemands ? L’architecture d’ Albert SPEER était au service exclusif, inconditionnel du pouvoir hitlérien et de sa folie des grandeurs. Germania, le nom que devait prendre Berlin une fois transformée était censée devenir une sorte de nouvelle Rome. La sculpture d’ Arno BREKER, imitant les statues de l’Antiquité de façon surdimensionnée, en ayant éliminé tout caractère sensuel issu de