Hugo chavez et l’energie venezuelienne : le petrole, une arme politique et geopolitique a double tranchant
Un dicton populaire vénézuélien dit qu’il n’y a pas au Venezuela « de bons ou de mauvais politiques, mais seulement un prix élevé ou bas du pétrole ». De fait, le pays vit principalement de la rente énergétique : le secteur pétrolier représente 30% de son PIB et 80% de ses exportations. Bien que cela lui apporte une vulnérabilité importante face aux variations des cours de l’or noir, cela lui fournit surtout une puissance financière et diplomatique qu’il ne se prive pas d’utiliser. Ainsi, Hugo Chavez, chef d’État vénézuélien depuis son élection en 1998, a largement eu recours à la manne pétrolière, qui a augmenté en même temps que le prix du baril, pour développer la visibilité et l’influence internationale de son pays et mettre en place sa politique « bolivarienne » et anti-américaine. Le Venezuela a donc su profiter de cette situation pour développer une forme de « pétro-diplomatie » qui lui confère un poids international supérieur à celui auquel il pourrait prétendre au vu de sa puissance économique, démographique ou militaire. En quoi le pétrole représente-t-il une arme à double tranchant pour le Venezuela ? Comment Chavez utilise-t-il cette arme pour promouvoir sa vision politique de « révolution bolivarienne » sur la scène intérieure vénézuélienne et sur la scène internationale ? Nous verrons qu’il a profité de cette puissance pétrolière au niveau national grâce à une conjoncture favorable et qu’il engage une reprise en main du secteur énergétique vénézuélien afin de renforcer son contrôle sur cette manne qui lui permet de consolider la « République bolivarienne du Venezuela ». Au niveau international, nous étudierons son utilisation de la pétro-diplomatie pour développer sa vision d’un monde multipolaire grâce à l’établissement de partenariats bilatéraux Sud-Sud, en particulier sur le continent Sud-américain où il tente de