Hume traité de la nature humaine
INTRODUCTION
Le concept de raison pratique a évolué au cours de l’histoire et notamment le tournant qu’a représenté l’avènement de la modernité. David Hume est un penseur clé de cette période. Alors que Descartes avait ouvert la voie du doute fondateur, Hume, rejetant tout rationalisme et tout intellectualisme, tire toutes les conséquences d’une stricte approche empirique et sceptique. Dans le Traité de la nature humaine, il traite de la question de l’entendement (livre I), des passions, c’est-à-dire, nous le verrons du domaine des impressions de réflexion (livre II), et enfin de la morale (livre III).
Le texte que nous étudions se situe dans le livre II, dans la troisième partie intitulée « de la volonté et des passions directes ». Cette section « sur le motifs qui influencent la volonté » pose la question : qui, de la raison ou des passions, guide les actions ? Ce sont les passions, affirme Hume, qui relègue la raison à un rôle purement instrumental.
L’introduction de la section introduit le thème du combat de la passion et la raison pour influencer la volonté de l’homme, et annonce le plan de l’argumentation de la première partie : montrer d’abord l’insuffisance de la raison pour orienter la volonté, ensuite sa dépendance de la passion. Le texte des colonnes 1 et 2 suit bien ce plan, et se termine par la première conclusion : « la raison est et ne doit qu’être l’esclave des passions ».
Les colonnes 3 et 4 contiennent ce que Hume introduit comme « quelques autres considérations » qui viennent en confirmation et explicitation de cette thèse : dans la colonne 3, il insiste sur la séparation du domaine des passions et du domaine des idées, celui de la raison. Dans la colonne 4, il dresse une typologie des passions, passions calmes et violentes, qui permet d’élargir le champ d’acception de ce