Hymne la Beauté Baudelaire
Ce poème de 1860, soit un an avant la seconde et dernière édition du vivant de Baudelaire, celle de référence, en fait une fleur du mal qui semble répondre ainsi à sa condamnation pour outrage aux bonnes moeurs, a une place spécifique dans les Fleurs du mal :
Il fait partie de la section
Spleen et idéal
, qui en annonce le plan en hystéronprotéron (aprèsavant); elle relève donc de l’Idéal, ce que corrobore le sujet des pièces précédentes (en alternance d’ailleurs avec des poèmes spleenétiques, comme l’Ennemi ou le
Guignon
, voire le poème le précédant : Le
Masque, au vu de la distanciation: «Elle , beauté parfaite» en second hémistiche du v. 29, alors que notre texte l’interpelle directement…): La Beauté, l’Idéal. Donc, comme semblant clore ce sujet, vient cet hymne, qui annonce aussi le cycle consacré à la mulâtresse Jeanne Duval, celle qui a été la plus chère, sinon à son cœur, du moins à son corps, cf. (=confer, rapportetoi à en latin, ce pour les
Béotiens):
Parfum exotique , la Chevelure, Sed non satiata, Le serpent qui danse Fidèle à sa dédicace à Théophile Gautier et à son esthétique personnelle, Baudelaire crée ici un poème d’une forme impeccable, très travaillée, au sens de Boileau dans son
Art poétique
, sans vouloir citer son distique trop connu : «Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage, polissez le sans cesse et le repolissez»: il n’est que de voir les facsimilés des manuscrits de Baudelaire pour s’en rendre compte, comme ses corrections, que d’aucuns jugeraient tatillonnes, sur la typographie de sa première édition, l’édition princeps.
A) une poésie «classique»:
∙
7 quatrains à structure régulière, répétitive: tous sont à rimes croisées, respectant la règle de
Ronsard sur l’alternance des rimes masculines et féminines (au